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Pour la suppression de la Présidence de la République


La P.R. actuelle, c'est-à-dire avec un pouvoir exécutif, a été mise en place par De Gaulle. On a parlé d'une monarchie élective, et il y a beaucoup à dire sur ces élections.

On voit maintenant l'impasse dans laquelle se trouve ce "château", isolé, maladroit et omnipotent, qui gène la vie démocratique plus qu'il ne la régule. On parle de 6è république, mais toutes les attaques contre la 5è, qui a montré ses capacités d'évolutions, vient d'abord de ce pouvoir personnel.

Il faut en finir avec cette cour et cette centralisation. Il faut mettre fin à la Présidence de la République comme puissance exécutive. Ce dernier stade de la maladie française de la centralisation devient trop dangereux.

Le candidat à l'élection a du mal à se transformer en magistrat suprême. Le président se trouve en contradiction avec les promesses du candidat. Le sacre des élections n'a pas de transcendance.
La désacralisation de la fonction commence avec l'élection, ses promesses et ses débats. Elle se poursuit avec l'implication du Président dans la gouvernance quotidienne. Elle s'achève avec l'usure naturelle d'une autorité sans contrepoids.
Mitterand l'avait critiqué dans "le coup d'état permanent", mais s'en est accommodé immédiatement.
Les révolutionnaires de 1789 voulaient ramener la roi dans le peuple en le ramenant à Paris, mais celui-ci est en train de devenir un nouveau Versailles, en se vidant du peuple et en se remplissant de courtisans.
Le régime parlementaire fait dériver le gouvernement de la discussion : l'assemblée est le lieu de confrontation des idées. La lumière nait de la contradiction. La république gaulliste prétend que le choix du chef est le seul acte politique. Après, c'est à celui-ci de répondre aux difficultés du moment. C'est donc une dictature par nature.

La P.R. est inefficace.
Parmi les gouvernements européens, la dyarchie française entre un Président et un Premier ministre est une originalité qui ne nous renforce pas. On l'a vu dans les périodes de cohabitation, dont les français approuvaient l'équilibrage.
Le Premier ministre n'est pas le collaborateur du Président, et celui-ci ne devrait pas avoir de "domaine réservé" hors du contrôle parlementaire. Il y a eu jusqu'à un doublon de chaque ministère à l'Elysée et cette superposition n'a évité aucune difficulté, au contraire. Ce centralisme peut bien prétendre défendre les territoires, tout se décide à Paris, entre ces deux cabinets. Un président "normal" n'a pas sa place.
Elle est nocive.
La répartition des rôles entre un Président stratège bon enfant et un Premier ministre "fusible" chargé du travail quotidien est une mauvaise pièce de théâtre dont les Français ne veulent plus. Chacun sait que ces deux personnages sont en compétition et on a vu des périodes où ils ne travaillaient qu'à se nuire l'un l'autre. L'exécutif est normalement responsable devant le Parlement, comme devant la justice, mais la Présidence, parce qu'elle est censée représenter le pays et non sa politique, échappe à ce contrôle. Chaque Président prétend dépendre de tous les français, mais un système de "dépouilles" à l'américaine est en train de s'installer dans la haute administration, avec des nominations alternées tous les cinq ans. D'arbitre au dessus des partis, le Président est devenu un super Premier ministre.

La Présidence peut être supprimée sans dommage.
Il faut rappeler que l'élection du Président au suffrage universel n'est pas consubstantielle à la cinquième république, mais lui a été rajoutée par la suite. La constitution garantit le pouvoir exécutif fort du Premier ministre. Le mode de scrutin des députés ou l'article 49.3, par exemples, lui assurent une majorité stable et les moyens de faire une politique continue. C'est peut-être justement la présence du P.R. au dessus de sa tête qui limite celle-ci. Tous les autres pays européens sont autant d'exemples de ce que la Présidence ou la Royauté n'a pas à interférer avec la politique. C'est la France qui est originale, et cette originalité peut facilement être corrigée.
Nous avons deux possibilités : supprimer la fonction ou la faire évoluer en la privant de pouvoir politique.

Ce ne sera cependant pas facile
Aucun candidat ne peut s'attaquer à ce rôle, puisque tous le désirent et qu'ils se sont généralement préparés toute leur vie dans ce but. Il ne faut pas attendre de quelqu'un qui s'est battu pour détenir le pouvoir qu'il le restreigne une fois qu'il sera élu. Ainsi chaque Président renforce la Présidence.

Nous voulons nous émanciper de ce père qu'à été De Gaulle, peut-être nécessaire au moment de la décolonisation, mais qui n'est plus de notre époque.
Cette centralisation n'est pas que française : c'est un besoin de la Société du spectacle. La primauté d'un vote unique et "direct", sur les élections "indirectes" de représentants et de corps intermédiaires est le signe d'une dérive dictatoriale. Il faut se rappeler que Sarkozy a quand même invité Bachar El Assad et Mouhamar Kadhafi, que les américains ont eu à choisir entre Trump et Clinton (qui est une femme, certes ...), qu'au Brésil, au Vénézuela ou au Gabon, les peuples souffrent et s'entre-déchirent sur des concurrences de clans.

Commentaires :
C'est une idée idiote, la personification de la République est nécessaire (Louis)
Pas question, ce serait renforcer le Premier ministre (Marie)